LE CHATEAU DE MARIGNY EN CHALONNAIS, SAONE-ET-LOIRE |
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Le numéro spécial 39-40 (sept-décembre 2006) de la Revue Châteaux-Forts d’Europe est consacré au Château-fort de Marigny en Chalonnais (Saône-et-Loire). Le château de Marigny couronne de sa silhouette insolite une vieille route entre Chalon-sur-Saône et Charolles, non loin du Mont Saint-Vincent. Il conserve trois architectures qui apportent une contribution notable à la connaissance de l’évolution des défenses, des habitations castrales et de la grammaire des styles de la Bourgogne méridionale. Le château roman de Marigny est une création des comtes de Chalon vers 1100. Il a été transformé pendant la Guerre de Cent-Ans, dans le dernier tiers du XIVe siècle, puis amputé après la Ligue. Mais une modélisation de son aspect originel est possible par la comparaison avec trois autres grands châteaux de Saône-et-Loire qui possèdent des éléments dont la disposition est similaire. L’architecture la plus ancienne conservée est un donjon-logis de quatre niveaux, résidence du capitaine-châtelain, défendant l’accès. Une disposition semblable se voit encore à Berzé, Brandon et Pierreclos. L’analyse de cet édifice a fourni des renseignements sur le déroulement du chantier de construction et offre un intéressant catalogue de fenêtres du dernier quart du XIIe et du premier quart du XIIIe siècle. On y voit aussi son agencement intérieur intact du XIVe siècle. De cette époque, il conserve une cheminée, un plafonnage et surtout le rare mécanisme en bois d’un pont-levis. Le tronçon d’enceinte préservé est l’oeuvre d’Aymeri Meudon, capitaine de Compagnie, homme de guerre expérimenté averti des questions de défense. En 1366, il a acheté le château ruiné au duc de Bourgogne. Puis, pendant près d’un quart de siècle, il a appliqué ici son savoir en accumulant des équipements dignes des plus grandes places de guerre, alors que Marigny n’était plus dès lors qu’une maison-forte. L’enceinte centrée, de dimension beaucoup plus réduite que celle du XIIe siècle, a reçu des flanquements carrés et de précoces meurtrières cruciformes pour armes à feu. Puis, elle a été complétée par un flanquement circulaire commandant l’accès à une « casemate » et à un archétype de contre-mine. Un logis seigneurial prend le relais du donjon dans sa fonction résidentielle (ce qui a évité la disparition des fenêtres romanes). Des remaniements dans la première moitié du XVe et le deuxième quart du XVIe siècle ont laissé un répertoire de moulures du gothique flamboyant. Au total, Marigny présente un bel ensemble médiéval que les restaurateurs du XIXe siècle ont respecté.
86 illustrations, photos, gravures et plans. Les auteurs : Gilles AULOY, Laurence BLONDAUX, Guy CHARLEUX, Max JOSSERAND, Michel MAERTEN, Charles-Laurent SALCH, Roland SOUFFLET, Joël TRAUNECKER, Jean VALLET
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