DONJONS DES XIIIe ET XIVe SIECLES |
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Le numéro spécial 35-36 (septembre-décembre 2005) de la Revue Châteaux-Forts d’Europe est consacré aux donjons des XIIIe et XIVe siècles en Bourgogne méridionale (Saône-et-Loire). Cette étude fait suite à celle sur les grands donjons romans dans la même région (Châteaux-Forts d’Europe, n°32, 2004). Après 1180, durant les deux siècles qui suivent l’établissement définitif du roi dans le Mâconnais, la région se hérisse de tours jalonnant l’extension du pouvoir royal. De puissantes forteresses naissent aussi sur la frontière du Chalonnais bourguignon (et ses dépendances du Charollais et du Brionnais) très entremêlée et rendue floue par les multiples mouvances féodales. Elles deviennent les centres de nouvelles châtellenies s’intercalant dans le réseau ancien déjà en place depuis le début du XIe siècle.
Pendant cette période, l’émancipation des chevaliers, commencée vers le milieu du XIIe siècle, prend de l’ampleur. Les propriétaires domaniaux en faisant oblation de leurs alleux pour les reprendre en fief entrent dans la classe chevaleresque et extériorisent leur nouveau statut en faisant dresser de petites tours, parfois sur motte. Il en va rapidement de même pour les chevaliers de château quand ils sont chasés. La masse des constructions est donc représentée par les petits donjons des chevaliers dont les plus anciens conservés remontent au XIIe siècle.
Il semblerait que deux modèles culturels s’opposent d’abord, l’un dans les ressorts des comtes, l’autre dans le domaine royal, puis dans le Chalonnais bourguignon et le Mâconnais royal. Mais cela ne se traduit évidemment pas par des modèles uniques. Si chez le roi on se conforme à la référence de Saint-Gengoux, puis du Louvre parisien, chez les comtes et le duc, il y en a plusieurs autres continuant des archétypes adoptés dans les grands châteaux seigneuriaux dans la seconde moitié du XIIe siècle. Quant à l’abbaye de Cluny, elle préfère des architectures qui se distinguent.
La tour prend une telle place pendant si longtemps que l’enceinte paraît secondaire, passe parfois pour une simple clôture, comme cela a déjà été relevé pour la Nièvre (Châteaux-Forts d’Europe n°25-26, 2003), contrairement aux plans mis en oeuvre dans d’autres régions voisines comme la Côte-d’Or ou l’Yonne. Les donjons de la Saône-et-Loire ne sont pas pour autant stéréotypés. A côté des archétypes naissent au XIIIe et au XIVe siècle quantité de nouveautés. Une enquête menée sur un corpus étendu a permis de repérer la variété des bâtiments. Les inventions de chaque époque ont ainsi pu être repérées et la mise en série des divers critères a aussi conduit à la datation de constructions apparemment anonymes. Un tableau alphabétique énumère à la fin de l’étude les 114 châteaux observés avec les dates proposées.
100 pages, 6 planches couleurs, 145 illustrations, photos, gravures et plans.
Les auteurs : Charles-Laurent SALCH, et la collaboration de Gilles AULOY et de Michel MAERTEN
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