GRANDS DONJONS ROMANS |
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Le n°32 (décembre 2004) de la Revue Châteaux-Forts d’Europe est le premier volet d’une étude consacré aux Donjons en Bourgogne du Sud, spécialement en Châlonnais et en Mâconnais. Il est le fruit d’une collaboration entre le Centre d’Etude des Châteaux-Forts et le Centre de Castellologie de Bourgogne du Sud, entre Charles-Laurent Salch et Gilles Auloy. Un réseau dense de châteaux est bien documenté dès l’an 1000. Un rapide résumé de l’histoire des deux comtés de Chalon et de Mâcon réécrite du point de vue des châteaux précise leurs fonctions et leur influence au cours des XIe et XIIe siècles. Un monument exceptionnel du début du XIe siècle est préservé à Semur-en-Brionnais. Ce grand donjon-logis offre une grammaire complète de techniques de construction, présente des baies et une cheminée murale. Deux autres monuments, Brancion et Sigy, ainsi qu’un grand nombre d’églises, conservent des maçonneries de cette époque, certaines en arêtes de poisson. Mais là ne sont pas les seules sources qui informent sur l’aspect des plus anciens châteaux. L’analyse topographique des lieux d’implantation conduit à proposer deux types de châteaux très différents dans leur conception. Les deux cependant sont accompagnés d’une très grande enceinte. Au XIIe siècle, les châteaux-forts changent d’aspect. Des donjons plus étroits que celui de Semur, à mi-chemin entre la large tour résidence et l’étroite tour-beffroi domine alors la plupart des châteaux. Ils sont assemblés en appareils beaucoup plus réguliers. Ils servent aussi de modèle aux centres des nouvelles châtellenies, qui se créent assez nombreuses dans la seconde moitié du siècle, comme celui de Montaigu ou de Rully. Ils sont généralement accompagnés d‘une salle seigneuriale, un « palas », de deux niveaux. Enfin, le roi de France élève vers 1170/80 deux édifices très originaux à Couches et à Saint-Gengoux-le-National. Les demeures contemporaines des chevaliers n’ont pas pu être appréhendées dans le cadre de cette étude. Actuellement, nous n’avons pas encore pu repérer d’architectures, mais seulement des sites fossoyés. Mais ceux-ci ont servi de support à une réflexion sur l’évolution de la maison-forte entre la curtis fortifiée de la fin du IXe ou Xe siècle, jusqu’à la création des petites seigneuries banales villageoises à partir de la seconde moitié du XIIe siècle. Précisons qu’un autre cahier va suivre traitant des donjons des XIIIe et XIVe siècles.
Les auteurs : Charles-Laurent SALCH, Gilles AULOY
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