LE CHATEAU SYMBOLIQUE 2 |
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Le n°28 (décembre 2003) de la Revue Châteaux-Forts d’Europe est consacré au « château symbolique » dans le Royaume. Cette étude est présentée à l’occasion du 10e Congrès Castellologique dédié aux châteaux des rois de France dans la région parisienne. Après la recherche dans la Revue n°27 des sources iconographiques qui ont conditionné les formes palatiales des Empereurs d’Occident, l’auteur examine le lent cheminement vers une forme originale concomitante à la montée en puissance de la dynastie capétienne. Ainsi est proposée une relecture différente et anticonformiste de l’architecture castrale, non en fonction d’une recherche d’art militaire ou de luxe, mais de mise en scène des pouvoirs territoriaux. L’auteur met en lumière les symboles plastiques et architecturaux qui conditionnent leur aspect. Le plus souvent, le château est davantage un instrument pour exalter le prestige du seigneur, pour soumettre que pour défendre une population. L’objet de cette étude est de rechercher dans quelle mesure certains édifices ont aussi pour fonction d’informer sur la qualité souveraine du possesseur. Des représentations imagières, compréhensibles par un large public et imposées aux esprits depuis plusieurs générations, fournissent aux commanditaires et aux maîtres d’oeuvre des modèles qui peuvent conférer à la réalisation architecturale un caractère sacré. La mise au point d’une architecture royale spécifique est plus lente, plus laborieuse que dans l’Empire. En effet, le roi pendant un siècle et demi n’est qu’un seigneur parmi d’autres. Des princes supposés être ses vassaux sont plus puissants que lui. Mais sous les règnes de Louis VI et de Louis VII, un homme hors du commun, le chancelier Suger de Saint-Denis, contribue à imposer l‘autorité morale du roi à ses sujets et face à l’Empire. Il est aussi l’un des initiateurs de l’architecture gothique et sa réflexion le pousse à rechercher des architectures symboliques mettant en scène la majesté royale ; elles inscrivent l’autorité souveraine dans le paysage. Ainsi naît un monument aussi extraordinaire que le Palais de Paris. L’imagerie de Jérusalem inspire la Tour d’Etampes, mais aussi Provins qui est l’oeuvre d’un prince concurrent qui manifeste de cette manière sa prétention à l’indépendance. Enfin, vers la fin du XIIe siècle, Philippe-Auguste réussit à élaborer et accaparer une forme spécifique, enceinte et tour, que plus personne ne lui conteste.
48 pages, 71 illustrations, photos, gravures et plans.
L'auteur : Charles-Laurent SALCH
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