Maisons fortes en |
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Le n°25/26 (mars-juin 2003) de la Revue Châteaux-Forts d’Europe est consacré aux Maisons-fortes en Nivernais. En introduction sont présentés les principaux exemples d’architecture seigneuriale du XIe au XIIIe siècle. A la fin de cette époque, quand les maisons-fortes prennent l’allure de châteaux-forts, apparaît l’hésitation entre le château à enceinte et la tour résidentielle (dans la tradition des grands « donjons romans »). Au XIVe siècle, les nouvelles constructions se partagent environ par moitié entre ces deux principes. Les donjons-résidences les plus anciens sont isolés (Epiry, Langes, Lurcy-le-Bourg, Le Tremblay). Les murs sont épais, les escaliers sont intérieurs, les ouvertures parcimonieuses (rarement conservées comme à Chandioux). La cour est rejetée à l’extérieur, dans une clôture séparée selon la même division que les mottes ou les châteaux d’éperon en montagne. Mais vers le milieu du XVe siècle, le principe à enceinte triomphe. La plupart des anciennes tours-résidences en sont alors pourvues. Les tours elles-mêmes sont accostées de tourelles d’escalier à la fois pour enrichir l’aspect de l’édifice, mieux contrôler l’accès et dégager l’espace intérieur (Verneuil). A la fin du XVe siècle la tour prend l’aspect d’un gros et haut logis « intégré » à l’enceinte, qu’il faut munir d’échauguettes d’angle pour lui garder un certain prestige individuel (Corbelin). Il existe une certaine variété parmi les enceintes. Très généralement, elles sont quadrangulaires à flanquements circulaires d’angle. L’une des tours est plus grosse pour former « donjon ». Mais les plus anciennes, à la fin du XIIIe et au XIVe siècle, ont des tours de dimensions semblables (elles sont sans donjon). On y ajoute des logis-tours, plus ou moins saillants, qui ne peuvent passer pour des donjons, car ils ne dominent pas l’enceinte (La Motte-Josserand, Villars, Giry). D’autres enceintes sont pourvues d’un haut et imposant donjon-porte (Chandioux, Rosemont). La Nièvre conserve aussi quelques maisons-fortes exceptionnelles, parfois en exemplaire unique dans le département. On connaît l’extraordinaire tour-résidence cylindrique, avec en protubérance une tourelle circulaire d’escalier, à Langeron, et, sans doute sous l’influence de la Flandre, le singulier logis-porte de Chevenon.
72 pages, 107 illustrations, photos, gravures et plans.
L'auteur : Charles-Laurent SALCH
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