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Le château de Milan |
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Le n°16 (décembre 2000) de la revue Châteaux-Forts d’Europe est consacré au château de Milan. Ce monument présente un double intérêt pour qui veut comprendre un château-fort de la fin du Moyen Age. C’est un grand chantier dont une abondante documentation suit le déroulement presqu’au quotidien. C’est aussi une construction charnière entre les réalisations tributaires des armes médiévales et celles entièrement axées vers la guerre avec les armes à feu. Mais en fait, trois campagnes se sont succédées en un demi siècle à partir de 1452, la dernière bénéficiant des inventions géniales de Léonard de Vinci. Un chapitre de l’étude est consacré à l’armement (avec les canons dessinés par Léonard). Le château de Milan est un site de référence pour la compréhension d’un chantier. On assiste d’abord aux précautions préliminaires de clôture et de surveillance et à l’implantation du tracé. En premier lieu, on réalise la porte, avant même que les fossés soient finis de creuser. On délimite ainsi symboliquement l’espace en signifiant le dedans et le dehors. On apprend les problèmes d’échafaudage et d’approvisionnement en matériaux qui conditionnent la manière de progresser à l’encontre des programmes imaginés préalablement ; devant la pénurie de pierre, qu’il faut acheminer de loin par bateaux, on se résout à donner la priorité à la brique que l’on fait cuire sur les lieux de la construction. On apprend aussi les problèmes humains, les rivalités entre architectes et les combinazione qui sont afférents à une telle entreprise. Le château a été conçu comme «capitale», comme centre administratif d’un «État», d’une puissante seigneurie territoriale. Il n’est donc pas seulement un château-fort mais aussi un palais fortifié. Il possède un réduit militaire puissamment défendu de tous côtés, y compris vers l’intérieur de la place. A peine terminé, il passe pour un modèle que tous les puissants d’Italie, et aussi d’autres princes européens comme le roi de France, demandent à visiter. Le duc recommande alors à son châtelain de prendre des précautions pour que ces curieux n’aient pas accès aux défenses.
84 illustrations, photos, gravures et plans.
L'auteur : Charles-Laurent SALCH
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